BAC 2018 – Quelques jours séparent les bacheliers marocains de ce qu’ils pensent être l’épreuve la plus difficile de leurs vies. Et si leur concentration doit se porter essentiellement sur la révision des cours, les candidats au baccalauréat 2018 ne doivent cependant pas négliger la préparation physique et mentale que requiert cette étape cruciale de leur parcours scolaire. Car si le stress est souvent au rendez-vous, le jeûne ne joue pas non plus en leur faveur.
Cette année encore, l’épreuve du baccalauréat coïncide avec le mois sacré du ramadan. Pour de nombreux jeûneurs, une contrainte de plus même s’il n’y a aucune raison de laisser la panique s’installer. En prenant quelques précautions, comme l’expliquent au HuffPost Maroc la pédopsychiatre et psychothérapeute Imane Oukheir, et la psychologue clinicienne Kamélia Zakaria, l’obstacle est facilement surmontable.
Bac et ramadan
Les jeunes bacheliers peuvent se consoler: la situation pouvait être pire. En effet, les épreuves ayant lieu en plein milieu du mois sacré, les lycéens ont eu le temps de s’adapter et de trouver un rythme de travail qui leur convient, comme l’explique Dr Imane Oukheir. La clé réside dans la préparation de la veille. Exit les fortes doses de café et les boissons énergisantes pendant les révisions, un seul mot d’ordre pour les deux expertes ayant répondu à nos questions: le sommeil. Les bacheliers ne doivent pas sous-estimer les bienfaits que peuvent leur apporter 8 à 10 heures au lit, loin des écrans de télévision, portables et de toute autre source de lumière ou de bruit. Ils peuvent également faire des petites siestes pour regagner de l’énergie.
Une bonne hygiène alimentaire est également nécessaire pour préparer le corps aux efforts qu’il fournira le jour de l’examen. La veille, à la rupture du jeûne, se gaver pour faire le plein de stockage est une très mauvaise idée. La pédopsychiatre et psychothérapeute Imane Oukheir préconise un repas léger au ftour pour ne pas perturber le sommeil du bachelier. Quelques minutes avant le Fajr, le bachelier doit opter pour des aliments riches en sucres lents comme le pain complet, le riz, les flocons d’avoine, les féculents… Mais aussi des aliments riches en protéines et en vitamines b6 et b12 que l’on retrouve notamment dans les viandes, le poisson, les œufs et les produits laitiers, sans oublier les fruits et légumes, source de vitamine C, essentielle à l’organisme. Après une assiette variée au shour, le bachelier doit se coucher directement afin de ralentir la digestion. Entre ces deux repas, il est important de répartir une prise de 2 litres d’eau pour maintenir une bonne hydratation du corps.
Se débarrasser du stress
Le stress, comme l’explique Dr Oukheir, est la conséquence d’une perception exagérée du danger due à une surévaluation de la situation d’examen, ou à la sous-estimation des compétences du bachelier. Et si à petite dose le stress peut être bénéfique en augmentant la concentration et la performance de l’élève, il peut s’avérer être une vraie source de blocage. Afin de mieux le gérer, il faut commencer par se dire que le stress est une réaction naturelle, comme le souligne Kamélia Zakaria. “L’élève doit se renforcer avec des idées positives, se dire que quand on a révisé toute l’année, on ne peut qu’être prêt”, explique-t-elle.
Si l’élève fait une estimation de ses acquis et se rappelle de toutes les heures consacrées aux révisions, cela boostera sa confiance en lui et en ses chances de réussite. La psychologue recommande également de s’accorder des pauses et de respecter les limites de son corps. Le bachelier peut donc prévoir une sortie la veille du Bac afin de s’aérer l’esprit, se relaxer, et consolider ses acquis.
Le rôle de la famille est également important durant cette étape comme le rappelle la psychologue clinicienne Kamélia Zakaria. “L’épreuve du Bac, c’est souvent toute la famille qui la passe”, plaisante-t-elle. “Le stress a un aspect contagieux, et si le bachelier voit que ses parents stressent, ceci peut avoir un impact négatif. La famille doit alors jouer un rôle de bouclier ou d’éponge pour rassurer l’élève”.
Imane Oukheir, quant à elle, préconise de faire une activité plaisante la veille comme regarder sa série préférée, faire du sport, de la méditation, un repas en famille, voir des amis, ce qui permettrait au bachelier de se ressourcer. S’organiser la veille de l’examen réduit aussi considérablement le stress. Il est donc préférable pour le bachelier de se préparer la veille, en choisissant sa tenue, en rangeant ses affaires et sa convocation, en pensant à son moyen de transport, se préparant ainsi mentalement au jour de l’examen tout en évitant les oublis au dernier moment.
La feuille d’examen entre les mains, que faire?
Tout d’abord, avant la distribution des feuilles d’examen, le bachelier doit essayer de s’isoler quelques minutes de toute distraction afin de mettre de l’ordre dans ses idées et d’optimiser sa concentration, recommande Dr Imane Oukheir. Si la panique surprend le bachelier, les deux expertes recommandent une technique de relaxation qui permet au corps de se rééquilibrer et au cerveau de s’aérer: “Prendre une profonde respiration par le nez, la bloquer en laissant l’oxygène circuler dans son organisme, compter jusqu’à 5 et expirer doucement par la bouche”, décrit Kamélia Zakaria.
Une fois le test sous les yeux, le bachelier doit prendre le temps de se repérer dans l’espace de la feuille en lisant plusieurs fois les consignes, et les soulignant à l’aide d’un marqueur fluorescent qui sert d’indicateur au cerveau que la question n’a toujours pas de réponse.
En suivant ces conseils, le baccalauréat perd ses airs de monstre qui hante les nuits des lycéens. Ces derniers se rendront vite compte qu’il n’est finalement qu’une simple étape par laquelle ils doivent passer, en prenant soin de garder un esprit optimiste et déterminé.
Source: huffpostmaghreb.com